Ca m’a réveillée le jeudi, vers minuit et demi.
Le frigo était plein des courses de la veille, les valises squattaient le double fond du coffre de la voiture depuis quelques heures à peine, et même le repassage était fait. Nous étions fin prêts !
Au début, ça ressemblait à des contractions nocturnes habituelles, pas douloureuses ; et puis depuis quelques semaines, j’avais pris l’habitude des insomnies ; mais ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la régularité, 12 minutes entre deux contractions successives. Vers 1h30, la périodicité était passée sous la barre des 10 minutes et je commençais à mettre en application les exercices de respiration, c’est là que j’ai réveillé mr fourmi et que j’ai commencé à rassembler les dernières affaires (téléphone, iPod, chargeurs, un livre…). Suivant scrupuleusement les conseils de l’émission des Maternelles, j’avais téléchargé une appli iPhone pour enregistrer la fréquence des contractions (on est technologique ou on ne l’est pas !)
A 2h30, la périodicité avoisinait les 7 minutes et ça commençait à être franchement désagréable, mr fourmi a appelé les voisins pour leur déposer le grand et partir à la maternité (il y avait quand même une bonne cinquantaine de kilomètres).
La mauvaise blague du jour, c’est que mr fourmi avait demandé un prêt de voiture pour se rendre chez un fournisseur, et comme il avait fait sa demande tardivement, il avait eu la voiture-punition, un genre de fourgonnette réhaussée, rallongée, 9 places, sans autoradio, et il devait la rendre ce jour-là, nous étions donc contraints de partir avec son espèce de camion (et transvaser tous les bagages que j’avais coincés de force dans ma voiture). Notez que j’ai pas mal bougonné, mais bougonner entre deux contractions, ce n’est pas bien marrant.
Nous sommes arrivés aux urgences de la maternité de Versailles à 3h40 (je n’ai pas tout noté, mais c’est l’heure à laquelle j’ai enregistré pour la dernière fois une contraction sur l’iPod !) et je suis passée tout de suite en salle de naissance. Deux heures plus tard, malgré mon application sur les respirations, le col n’avait pas bougé d’un millimètre alors que la douleur était montée crescendo. C’est là que le Messie (mmffff, je veux dire : l’anesthésiste) est arrivé pour la péridurale.
C’est que depuis le cours de préparation et jusqu’à cet instant, j’étais tellement confiante que je me demandais à quoi bon pouvait servir une péridurale ? … ben maintenant, je le sais !
Et là, en même pas deux heures, voilà bébé prêt à arriver ! On a appelé l’obstétricien qui a hésité jusqu’au dernier
moment pour une césarienne, ce qui était quand même très frustrant après être arrivée jusque là… Finalement nous avons pris le parti d’une naissance naturelle.
Docteur : on va laisser au papa le soin de découvrir le sexe du bébé !
Le Papa : un petit garçon !!
(stupéfaction des sage-femmes, et regard outré du médecin)
le Papa : …ah non, c’est une fille !!
Il était 8 heures et 5 minutes le matin du 25 novembre 2010, bébé Bulle, alias nano Fourmi, et désormais prénommée Marion, était née !