pourquoi j’ai absolument besoin d’un serre-taille

Voici ma contribution au concours « Gagnez un serre-taille » de Caroline Daily 🙂

C’est en 2006 que j’ai commencé à rêver d’un serre-taille. Avec la vie sédentaire, quoique agitée, que je menais, je commençais à m’éloigner inéluctablement de la taille de guêpe de mes 20 ans. Pour être tout à fait honnête, cela ressemblait déjà à une guêpe qui avait fait bombance de miel aux fleurs de montagne, mais moins tout de même que la guêpe bedonnante que j’étais en train de devenir. Je naviguais sur les sites Internet des corsetières et j’emplissais mes yeux émerveillés de tissus
chatoyants et de modèles qui avaient toutes un air comblé que je leur enviais.

A cette époque lointaine, je rechignais encore à acheter sur des boutiques en ligne sans avoir essayé l’article au préalable. C’était l’été, l’horizon professionnel était calme, Chéri en voyage d’affaires, il était temps d’agir, je suis partie du bureau avec une idée fixe en tête : acheter un serre-taille !

Je suis fourbue, mes pieds demandent une reddition immédiate et totale. Ils viennent d’arpenter tous les rayons, toutes les petites boutiques de lingerie, partout le constat est sans appel, il n’y a ni corset ni serre-taille.

Une vendeuse compatissante me propose une sorte de body couleur chair devant lequel je tourne les talons, effrayée et déconfite.

Curieusement, une autre idée agace mon cerveau comme une mouche inopportune qui bourdonnerait désagréablement près de mon oreille. Une histoire de pilule arrêtée et de décompte de jours qui ne tombe pas juste. Je m’arrête dans une pharmacie, je rentre chez moi comme un automate, je sors la boîte d’une main tremblante, je relis trois fois la notice, je fais le test, je compare 15 fois le résultat avec ma notice, je conclus avec une certaine perplexité que ce n’est vraiment pas le moment de porter un corset qui réduirait drastiquement l’espace de vie de mon tout-petit-locataire.

Dans les 9 mois qui ont suivi, j’ai perdu 5kg, j’en ai repris 10, je les ai reperdus peu après. J’ai même acheté un petit pantalon taille 36, je sautillais de joie.

C’était il y a maintenant 2 ans, le temps a passé, une autre routine s’est installée, et avec elle est revenu l’ombre menaçante du 40 et de la mise au placard du petit pantalon taille 36. J’ai eu envie d’apprendre à coudre, j’ai recommencé à consulter internet, je suis re-tombée en admiration devant les créations des corsetières.

J’en ai parlé à Chéri. Sourcils froncés, il m’a demandé si ça ne reviendrai pas moins cher de faire un régime. Je lui ai expliqué patiemment qu’il n’entendait rien à la mode. Il n’a pas eu l’air convaincu. J’ai fait des comparatifs, des tableaux Excel, des diagrammes et des histogrammes. J’en ai conclu que pour avoir une taille de guêpe, le corset ou le serre-taille avait des avantages indéniables. Il ne nécessite pas de grossir pendant 9 mois. Il ne génère pas de frais de nounou. Il ne me réveillera pas toutes les nuits pour un bisou. Il ne me réclamera même jamais de scooter. C’est décidé : je veux un corset !!

PS : seule ombre au tableau, il ne me dira jamais « maman je t’aime », mais mon tout-petit-locataire devrait s’en charger. Et pour cela, c’est important qu’il puisse dessiner sa maman avec une jolie taille de guêpe, non ?

Quelques liens :
Caroline Daily / Le concours /
Les résultats
La Fée Corsetée