Lancement projet !

Après le succès du concept-car RC en 2007

Après la présentation du concept-car BB1 by Peugeot en 2009

Malgré la crise qui frappe durement le monde automobile et les restrictions budgétaires qui en découlent

Fourmi, Mr Fourmi et Fourmisseau sont fiers de vous annoncer le vote à l’unanimité de l’accord de lancement du projet

BB 2010

Ce concept-car entre dans sa phase d’étude et sera (nous l’espérons) à vocation résolument féminine.

c’est bien un truc de fille !

Hier matin, nous garons la voiture dans le parking souterrain de la société. Nous nous approchons de la sortie lorsque mr fourmi me dit : « oh regarde, un chat sous la voiture ! » Je m’approche, intriguée, il y a bien un tout petit chat qui miaule. Mr fourmi poursuit sa route, je reste perplexe. Comment ce chat est-il arrivé là ? Comment va t-il ressortir ? J’en suis là de mes réflexions lorsque le chaton sort de sa cachette et s’enroule autour de mes jambes. Voilà qui ne ressemble pas à un chat sauvage !

Je finis par me pencher et lui tendre la main avec prudence pour qu’il la renifle, et là, paf, il saute sur les genoux, se love dans mon manteau, avec force ronronnements.

J’arrive à mon bureau avec cette boule de poils dans les bras. Mr fourmi se liquéfie sur sa chaise, les collègues sont morts de rire. J’installe le chat dans une grande caisse et je cours lui acheter de la litière et des croquettes à l’épicerie du coin.

Je profite de ma pause pour appeler les vétérinaires du coin, la SPA, et même le commissariat, mais il semble que personne ne soit à la recherche de cette minuscule usine à ronrons. La journée avance et la question devient cruciale : qu’est-ce qu’on fait du chat ???

Entre les partisans du « Remets-le dans le parking, il retrouvera son chemin » et « Dépose-le dans les bois, les écureuils lui donneront des glands », la bataille fait rage. J’en profite pour cacher la caisse dans le coffre d’une voiture.

Le soir, mon vétérinaire m’apprend que c’est une demoiselle. Elle n’a pas plus de trois mois, pas de maladie apparente, mais plein de puces (oups). Il cherche sans succès une puce électronique, sans grand espoir a priori, car les chatons se perdent rarement tout seuls. Généralement, on les aide un peu… Pourquoi ? A cause de sa fourrure noire, encore objet de superstition ?
Devenait-elle encombrante au moment de partir en vacances à la neige ?

On ne le saura sans doute jamais !

En attendant qu’on lui trouve une famille ou une association, la bestiole est en quarantaine dans le garage. Elle a même un prénom : Dryade, nymphe protectrice de la forêt. Pour un mâle, j’avais prévu Diesel. Ca collait bien avec l’affaire du parking et le fait qu’il m’ait généreusement tartiné le jean’s avec des traces de pattes couvertes d’un noir difficilement identifiable.

Je ne sais pas ce qui pousse les gens à abandonner un animal, ou à passer au loin en fermant les yeux et les oreilles pour ne pas avoir à aider un chat abandonné. Je ne sais pas non plus ce qui me pousse à jouer les Mère Térésa de la race féline. Au boulot, philosophes, ils disent : » bah, c’est bien un truc de fille ! »

clara (2/2)

II

D’aventure en aventure, Clara avait un peu vieilli, mais elle n’avait pas oublié le bébé de la rue St Jacques. Elle gardait le bracelet comme un talisman, espérant que la vie avait été clémente pour l’enfant abandonné.

Un jour de printemps, elle passait à côté de la grille d’un jardin d’enfants. Les cris des enfants qui jouaient réveillèrent comme un vieux souvenir, elle s’approcha. Seule une fillette semblait à l’écart des autres, elle jouait distraitement avec un seau et une pelle, une femme assise sur un banc tout à côté la surveillait. Clara s’approcha de l’enfant. La femme lui sourit et, sans savoir pourquoi, lui adressa la parole.

« Elle ne répondra pas, elle est muette. Oh, pas de problème physiologique, non, les médecins n’ont rien trouvé. Elle a été abandonnée quand elle était bébé, on n’a pas retrouvé ses parents. Cela fait 4 ans. Elle n’a jamais voulu dire un mot »

L’enfant releva la tête, ses yeux rencontrèrent ceux de Clara. Les petites pupilles s’écarquillèrent, comme pour dire « Je te reconnais ! » Clara déposa le bracelet doré aux pieds de l’enfant et s’immobilisa. L’éternité était comme suspendue à cet instant. Soudain, l’enfant leva la main et désigna Clara, et tout à coup, elle prononça son tout premier mot, celui qu’elle avait peut-être réservé pour ces retrouvailles :

« Chat ! »

D’un bond gracieux, le félin se lova dans les bras de l’enfant et se surprit même à ronronner lorsque l’enfant lui caressa la tête, en répétant avec ravissement « Chat, chat ! »

On a beau ne pas croire aux contes de fée, il peut y avoir un lien qui se crée, au-delà du temps, des années, au-delà même des races et des espèces qui peuplent le monde, entre un bébé abandonné et une chatte de bohème. Clara a fini par croire aux contes de fée et abandonner sa vie de gouttière et ses rencontres d’un soir. Il paraîtrait même qu’elle passe désormais de longues soirées au coin du feu, et que la petite Romane l’appelle Choupette. Il n’est toujours pas question d’enfants ni de prince charmant, mais il est
certain qu’elles vécurent heureuses, et pour longtemps.

(texte écrit le 22/07/2007)

clara (1/2)

I

« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » C’est du moins ce que nous enseignent les contes de fée de notre enfance. Clara ne croyait ni aux contes de fée ni aux avenirs tracés.

Clara se réveilla en sursaut et mit quelques secondes à se remémorer où elle se trouvait. Elle était enroulée dans des draps blancs qui dégageaient encore un parfum d’homme. Il s’appelait Bertrand, elle logeait dans son petit appartement depuis quelques jours maintenant.

Ils s’étaient rencontrés suite à un drôle d’incident, il tournait rapidement le coin de la rue, son attention fixée sur le message qu’il tapait sur un vieux téléphone portable, elle, plongée dans ses pensées, ne l’avait pas vu arriver, il l’avait heurtée sans le vouloir. Il s’était confondu en excuses, avait jeté le mobile dans le caniveau pour faire bonne mesure. Comme elle était un peu sonnée et bouche bée, il l’avait prise dans ses bras pour s’assurer qu’elle n’avait rien. Le soir même, elle partageait son lit.

Quelque part, un bébé pleurait.

Clara quitta le lit pour faire un brin de toilette et s’examina sans complaisance dans le miroir. Elle était encore belle, les années de bohème passaient sans laisser leur marque sur son fin visage, pour combien de temps encore ? Elle replaça quelques mèches ébouriffées par la nuit et recula, satisfaite de l’image que lui renvoyait le miroir.

Plongée dans ses pensées, elle ne s’aperçut pas tout de suite que le bébé avait cessé de pleurer. Cet état de grâce ne dura pas. Ces vieux immeubles avaient certainement été édifiés dans des temps reculés où on ne parlait pas encore de normes d’insonorisation, pesta-t-elle pour elle-même. Personne ne pouvait donc aller voir ce que voulait le bébé ?

Elle décida de sortir sur le balcon pour identifier l’origine des hurlements. Il lui semblait que cela provenait de l’appartement voisin. Elle avait beau se pencher, impossible de voir à travers les carreaux gris et opaques de saleté des voisins. La porte qui donnait sur le balcon des voisins avait été laissée entrouverte, les balcons n’étaient éloignés que de quelques dizaines de centimètres. Clara ne prit pas le temps de réfléchir plus avant, quelques secondes plus tard elle franchissait le seuil de l’appartement.

Il était vraiment miteux. Un matelas défraîchi était posé à même le sol, le bébé était couché là. L’ameublement était spartiate, une vieille table de camping tenait seulement sur les trois pieds qui lui restaient. Une tasse de café encore pleine, à côté un croissant finissait de se dessécher. Des vêtements jetés pêle-mêle sur le sol, de vieux magazines. Aucune autre trace de vie, hormis quelques mouches qui bourdonnaient encore, les pattes engluées sur un ruban jaune qui pendait de l’unique ampoule.

Clara s’approcha du bébé. Il ne criait plus, sans doute fatigué d’avoir pleuré sans résultat. Elle murmura quelques paroles apaisantes à son oreille. Un bracelet de naissance était posé sur le matelas, la fermeture cassée, il avait dû glisser du poignet du bébé. C’était une fille, une petite Romane. Sous le bracelet, une feuille
de papier d’écolier à grands carreaux couverte d’une écriture hésitante. Quelques mots griffonnés à la hâte, prenez soin de mon bébé, pardon, une lettre de remord ou d’adieu. Clara, épouvantée, réalisa que personne ne viendrait au secours du bébé, abandonné, il mourrait certainement de faim dans cette pièce.

Le bébé ouvrit les yeux. C’était comme des abîmes bleus insondables, dans lesquels était concentré à cet instant tout l’espoir du monde. Clara resta figée. Le bébé finit par refermer les paupières. Clara se mit à réfléchir à toute allure. Même si elle criait par la fenêtre, personne ne l’entendrait, elle ne savait plus à quel étage elle se trouvait, mais l’ascenseur avait mis longtemps à les amener là. La porte était verrouillée, elle ne pouvait pas sortir. La personne qui avait abandonné le bébé avait laissé une lettre mais peu de chance à l’enfant de survivre. Une idée se forma, et, saisissant un vêtement dans le tas de chiffons, elle se précipita pour le jeter par le balcon. Sûrement des passants se poseraient des questions ? Frénétiquement, elle jetait tout ce qu’elle trouvait, la tasse de café froid, le vieux croissant. Elle entendait des rires dehors, ils croyaient peut-être à une scène de ménage ? Désespérée, elle finit par jeter la lettre d’adieu, si seulement le vent ne l’emmenait pas trop loin !

Il n’y avait plus rien à jeter. Elle retourna auprès du bébé, sa respiration devenait sifflante, le pauvre ange s’épuisait de faim.
Enfin, un bruit de pas dans le couloir, des coups contre la porte, des cris : elle reconnut la voix de Bertrand. Clara réalisa qu’on trouverait pour le moins étrange sa présence dans la pièce.
Instinctivement, elle s’empara du bracelet de l’enfant et s’échappa par la fenêtre d’où elle était venue.

Bertrand avait laissé sa porte entrouverte avant de frapper à l’appartement voisin. Elle en profita pour prendre la poudre d’escampette. D’autres gens arrivaient vers l’appartement. Personne ne fit attention à elle.

concept-car de l’année 2007

Mlle Fourmi et M Fourmi
sont heureux de vous faire découvrir
en avant première
un modèle totalement inédit
issu d’une collaboration rapprochée

Romain Fourmisseau

9 mois de développement et de mise au point
un design totalement innovant
dans un châssis de seulement 3,170 kg pour 47 cm

calculateur inédit à apprentissage automatique
yeux à pupilles directionnelles
avertisseur sonore de plus de 90 décibels
carburant : lait maternel 100% écologique
pneus 2″ évolutifs jusqu’à 12″ et plus

A découvrir à partir du 4 avril 2007 à 16h43…

les aventures de Romain Fourmisseau

Ce mardi 3 avril au matin, j’ai rendez-vous à la maternité pour vérifier la position de fourmisseau, car au dernier rendez-vous le 20 mars, il était toujours en siège donc l’obstétricien veut programmer une césarienne pour le vendredi 6 avril s’il n’est toujours pas retourné.

Je pars donc cheveux au vent et programme de la journée en poche, essayer d’échanger notre appareil photo chez Darty car les batteries nous font des misères, prendre un dernier burger chez MacDo au centre commercial, admirer les pyjamas de bébés en me demandant toujours si ce sera un fourmisseau ou une fourmissette puisque nous n’avons pas voulu le savoir.

A mon arrivée à la maternité, on m’installe sous monitoring pendant 1/2 heure sans me laisser le temps de dire ouf, si j’avais su j’aurais essayé d’attraper mon bouquin dans mon sac à main, en plus la salle d’examens est en plein passage vers une autre salle d’examens. Je vois défiler plein de monde, ça fait passer le temps…

On me demande si j’ai des contractions, ben ça fait quelques mois que j’en ai, hein… mais comme je sais qu’on a des contractions pendant la grossesse et que c’est normal, et comme ce n’est jamais douloureux, je réponds que non. Manque de chance, il semble que le monitoring dise le contraire, il y en a donc un des deux qui ment, et la sage-femme a l’air de croire plus le monitoring, elle ne veut pas me laisser repartir. Elle a peur que fourmisseau ne veuille pas attendre le vendredi.

J’ai tout juste le temps de prévenir la famille et quelques amis que fourmisseau sera programmé pour le lendemain à 10h, avant de m’installer dans une chambre pour attendre que mr fourmi amène les valises (une chance, je venais tout juste de finir de les préparer).

Je passe ma soirée à m’acharner sur le doudou chat que je voulais tricoter d’ici vendredi, mais c’est mission impossible, tant pis, il faudra trouver un moment après la naissance !

4 avril, 6h du matin. On me réveille pour que je prenne une douche avant d’enfiler la tenue de combat pour le bloc opératoire et je suis privée de petit déjeuner. Mr fourmi arrive ensuite pour me tenir la main et on attend les brancardiers.

Une élève auxiliaire de puériculture qui souhaite assister à la césarienne nous donne des nouvelles régulièrement : « ah, vous n’êtes pas encore partie ? », mais comme ma césarienne a été programmée à la dernière minute, il faut s’intercaler dans le planning, ce n’est pas évident. Midi passe (« j’ai faim ») puis 16h (« j’ai encore faim ! ») et le brancardier arrive.

Il est temps de dire au revoir à mr fourmi, comme l’opération se passe au bloc, il n’a pas le droit d’y assister, il reste donc en haut pour réceptionner le colis lorsque je serai en salle de réveil.

Je passe un moment à trembler comme une feuille devant le bloc, avant qu’on m’y installe pour l’anesthésie. Quelqu’un doit avoir ajouté un truc dans ma perfusion, je pense que ça doit être un concentré de Bob Marley, je suis détendue… enfin, physiquement. Dans ma tête, il y a encore un certain stress, ça se voit car je raconte ma vie à tout le monde. J’arrive à ne pas broyer la main du gentil infirmier pendant l’anesthésie.

Enfin, 16h41, heure de la première incision.

J’entends le chirurgien parler à fourmisseau, ça y est, mon bébé arrive, il existe pour de vrai, et elle m’annonce « c’est un garçon ! » ; les larmes coulent, on me montre mon fourmisseau avant de l’emmener faire un brin de toilette, puis j’ai encore le droit de l’embrasser avant de partir en salle de réveil, un court instant d’émerveillement, mais si intense : je suis maman !

Il est 16h43, Romain Fourmisseau est né.