Ma nouvelle vie, Arwen

Quel effet cela peut-il faire de quitter sa famille, ses amis, perdre son identité et voir disparaître toute une partie de sa vie ? Je m’appelle Arwen, et je ne fais pas partie d’un quelconque programme de protection des témoins dans une série américaine. Je suis une chatte qui a été abandonnée à la fourrière et dont on a fait disparaître toute trace de son identité, avant d’être recueillie par l’association Sauve. De mon passé, ma nouvelle famille saura seulement que je m’appelais Garfield et que je suis peut-être née en 2011.

Ma nouvelle vie commence le 27 septembre 2018, le jour où j’ai décidé d’adopter mon humaine de compagnie, rencontrée à l’association Sauve. Après un long trajet en RER, j’ai posé mes pattes dans mon nouvel appartement où vivent 4 humains. Ils viennent tout juste de s’installer et mon environnement change un peu toutes les semaines, mais j’ai des repères qu’on a mis pour moi, comme un chouette tipi. Le papa bricole beaucoup et surveille attentivement que je ne m’approche pas des outils. La maman tricote, j’aime bien me blottir contre elle sur le canapé en observant le fil de la pelote qui m’intrigue. Je regarde les autres chats qui jouent sur les balcons de l’immeuble, bien au chaud depuis ma fenêtre. Les enfants veulent tous les deux que je dorme la nuit dans leur lit. Ils aiment les câlins au moins autant que moi ! Une vie de princesse, vous dis-je ! Ce n’est pas pour rien que ma famille m’a appelée Arwen, princesse des elfes.

Est-ce que je pense parfois à ma vie d’avant ? Qui sait ?

Ma nouvelle famille a eu beaucoup de chagrin, elle aussi, lorsque leur chatte d’avant a été emportée par une maladie. Nous avons comme point commun un passé dont on ne se parlera jamais. Mais le plus important, c’est que grâce à Sauve, nous avons maintenant un avenir ensemble.

instantanés (#1)

Une image de mon enfance : un reportage sur des feux de forêts à la télévision qui m’a choquée. J’ai pris mon petit fauteuil d’enfant que j’ai traîné dans la cuisine et je suis restée sans bouger, longtemps.

Après avoir vu les Gremlins, pendant des mois, je n’ai pas pu marcher pieds nus dans ma chambre. Je sautais du fauteuil vers le lit.

J’ai encore en tête un épisode de Mac Gyver où il se bat contre une invasion de fourmis. Peut-être que ma phobie des insectes vient de là.

Ce n’est pas de là que vient mon surnom, mais de 103683e, l’héroïne de Bernard Werber, et parce que pendant mes études, j’étais rousse.

J’ai rencontré Bernard Werber au salon du livre à Paris fin 1998. Il y avait déjà le décompte jusqu’à l’an 2000 sur la Tour Eiffel.

un mois avec Maya

Maya est née le 15 avril 2016. C’est une date approximative, car nous ne savons pas grand chose d’elle. Un passage à la fourrière, très tôt dans sa vie de chaton, puis un suivi médical dans son carnet de santé. Et puis elle est arrivée chez nous, le 31 août.

Elle est jolie, Maya, dans sa robe tigrée. Je pourrais passer des heures à en étudier les motifs noirs et gris, comme un enfant qui cherche des formes dans les nuages.

Elle aime mes aiguilles à tricoter montées sur un câble. Elle les chasse dans l’appartement et sur le canapé, avant de les emporter dans son abri sous le canapé.

Maya ne sait pas miauler, elle fait des petits bruits comme si elle était enrouée.

Les bénévoles de l’association et sa famille d’accueil précédente la décrivent comme un pot de colle, très câline. Je sais que c’est vrai, parce que j’ai vu une vidéo où elle vient demander des caresses à ma maman qui l’a gardée un jour où j’étais absente.

Mais Maya ne veut pas de nous. Elle nous fuit, se cache et feule si on essaye de l’approcher. Ni les friandises ou le thon, ni les comprimés ou le diffuseur feliway, ni les paroles ou la patience, n’ont pu l’amadouer.

Ce n’était pas un secret pour moi que c’est toujours un chat qui vous adopte et non l’inverse, mais je ne m’attendais pas à l’expérimenter de manière aussi claire et abrupte.

Après un mois, le verdict est sans appel, nous devons ramener Maya, pour qu’elle puisse avoir une nouvelle chance de trouver la famille de son coeur. Au revoir, jolie Maya 🙁

un cosmo, du tricot, et un adieu

Je tricotais un petit pull d’été en lin lorsque le vétérinaire a téléphoné, à 15h42, le vendredi 22 juin 2018.
2 jours avant, je m’étais aperçue que la litière du chat était restée propre depuis le nettoyage précédent, la veille au soir. Elle avait vomi plusieurs fois, mais ce n’était pas inhabituel. Le jeudi soir, nous avons vu qu’elle avait du mal à se déplacer. Elle respirait trop vite. Elle n’avait pas touché aux croquettes. Elle n’a pas voulu de pâtée. J’ai appelé le vétérinaire pour un rendez-vous le lendemain soir. Je l’ai veillée presque toute la nuit, sur une couette à côté de mon lit. Au petit matin, j’ai essayé d’appeler des urgences vétérinaires qui ne répondaient pas. Je suis allée chez un vétérinaire plus proche, en urgence, à 8h30, en larmes.

Le vétérinaire a été plutôt rassurant. Son état général ne semblait pas dramatique, elle n’avait pas l’air déshydratée. Il devait la garder en observation et pour des analyses.

Je tricotais, quand il a téléphoné. Les analyses n’étaient pas très bonnes du côté des reins. Il allait la garder jusqu’au lendemain et la mettre sous perfusion. J’ai dû partir pour le week-end sans elle. J’ai passé la soirée à faire des recherches. Google m’a informée que les symptômes pouvaient correspondre à une insuffisance rénale aigue, qu’il y avait de grandes chances, prise à temps, de nettoyer et faire repartir les reins, et qu’elle aurait des médicaments à vie. Google, c’est cet ami un peu hautain, vraiment relou, qui te fait savoir tout ce que tu aurais dû voir avant. Que quand elle buvait trop, ce n’était pas juste à cause de la chaleur. Que quand elle faisait pipi dans la cage, à chaque retour de week-end, ce n’était pas forcément pour protester car elle devait quitter la maison et le jardin. Que c’était des symptômes.

Je me préparais un cosmo, lorsque le vétérinaire a téléphoné, à 12h27, le samedi 23 juin. Il m’a dit que je devais venir, qu’elle ne pourrait pas être sauvée. Que ses analyses étaient tellement mauvaises que la machine ne pouvait même pas donner de valeur exacte. Il fallait venir, parce que ce serait la fin.
J’ai jeté le verre, et j’ai pleuré.

Je l’ai vue, chez le vétérinaire, dans sa cage dont elle n’avait pas bougé. Je lui ai demandé, je l’ai suppliée de venir me voir, de faire un effort, de vivre pour moi. Je l’ai prise dans mes bras. Le vétérinaire nous a tout expliqué. Les analyses tellement mauvaises, l’absurdité d’un acharnement thérapeutique. Sur la table, elle a mis ses dernières forces à se réfugier dans sa cage, comme après chaque vaccin quand elle me faisait bien comprendre qu’elle voulait rentrer à la maison. Nous avons signé les papiers. J’ai demandé comme ça allait se dérouler. Il y aurait une première piqûre d’anesthésie, elle devait mettre quelques minutes pour s’endormir. Puis la seconde, fatale.

Elle est partie comme ça, ma toute petite chatonne, sa tête posée dans ma main, ma tête posée sur son front. Elle s’est endormie en quelques secondes, tellement elle était faible. Je suis sans doute la dernière chose qu’elle ait vue, qu’elle ait sentie. Elle est partie, et c’est de ma faute. Elle était sous ma responsabilité. J’aurais dû connaître les symptômes. J’aurais dû faire en sorte qu’elle vive plus longtemps. Je sais que c’est impardonnable. Je n’ai pas envie de me pardonner. J’ai besoin de vivre ce chagrin et cette culpabilité, et de me dire que malgré tout ça, je mérite d’adopter un chat.

la lettre que je n’ai pas écrite

Coucou !

Comment vas-tu depuis le temps ? Ca doit bien faire 4 ans qu’on ne s’est pas vus, 4 années sans notre déjeuner annuel. C’est ma faute : j’attendais les grandes vacances pour souffler un peu et t’envoyer un message pour te proposer de se voir un midi. Qu’aurait-on fait cette année ? El Rancho ou le Paradis du fruit, comme du temps où j’étais à Vélizy, ou le Balto à Palaiseau, dont le nom cache bien qu’il abrite un super resto avec des viandes de l’Aubrac.

On aurait discuté des dernières nouvelles, photos de nos enfants à l’appui, on se serait extasiés sur le fait qu’ils aient tellement grandi.

Je voulais te raconter que pour la première fois, j’allais emmener ma petite famille camper cet été, et que j’ai quadrillé toute la zone autour du lac d’Hourtin pour retrouver le camping sous les pins où on avait passé quelques jours entre amis. Je ne suis pas certaine, celui que j’ai trouvé est bien dans les pins, mais à Carcans. Est-ce le bon ?

J’ai revu tes parents devant l’église. Ça faisait une éternité que je ne les avais pas vus. Je crois bien que c’était en 2002. Je venais de signer un contrat de travail après une période de chômage, courte mais tellement stressante, et j’étais toute seule dans la région, je ne connaissais personne, alors j’étais allée les voir pour fêter ça. Ils avaient été d’un immense soutien. Mais ce jour, devant ton cercueil, il n’y avait qu’une incommensurable tristesse. Ton frère aussi m’a reconnue. Je t’avoue que je ne m’y attendais pas, il était collégien, lorsque nous avons terminé nos études ? Je me rappelle un petit garçon qui m’avait expliqué très sérieusement, dessin à l’appui, pourquoi les durées du jour et de la nuit sont plus proches à Puy St Vincent qu’ici, parce que c’est plus bas vers l’Equateur. Tellement impressionnant que même aujourd’hui, je ne saurais pas le réexpliquer.

A l’église, mardi, j’ai aperçu de loin quelqu’un qui ressemblait beaucoup à un ancien stagiaire de chez nous. C’était bien lui. Le monde est petit ! Dommage que je ne l’aie pas su avant, on aurait bien ri de la coïncidence.

J’aurais bien voulu te demander si tu avais écrit la suite du roman que tu projetais d’écrire à l’époque. Je pense que je ne saurai jamais si Marc Morasti a vraiment tué Laura.

Tant de choses à dire qu’on ne dira jamais…

Tant de choses inachevées…

On aurait parlé des travaux, sans doute, et de mon prochain déménagement. Je t’aurais parlé avec tristesse de mon chat qui nous a quittés après 14 ans, le 23 juin dernier. On se serait demandé si on avait des nouvelles des anciens de l’école. Le déjeuner serait une nouvelle fois passé trop vite, on aurait sans doute été attendus à des réunions l’après-midi. On se serait dit « passe le bonjour à tes parents ! » et on l’aurait peut-être fait, et « passe le bonjour à ton conjoint ! » en sachant qu’on ne le ferait pas.

« Demain, il fera beau et j’irai me baigner »

Adieu, Ami.

c’est pour ça qu’on bosse

cette journée où on a quitté le travail à 21h…

ce n’est pas la première, ce ne sera pas la dernière. Personne ne nous ordonne de le faire. Limite on nous virerait plutôt de l’atelier, pour ne pas avoir de problèmes avec la sécurité du site. On est là, autour de la voiture, on a emporté presque l’intégralité de nos bureaux. Le PC est en équilibre instable sur nos genoux, relié à la voiture. On a travaillé plusieurs jours pour préparer ce moment, pour mettre en oeuvre nos systèmes et pour les intégrer.

on est vendredi, 17h passé, tout le monde ou presque est parti. Il n’y a plus de téléphone pour nous déranger, plus de lync qui clignote furieusement sur l’écran du PC, plus de chef pour demander un reporting, un retex, un plan d’action, ou un workshop.

il y a nous, la voiture, et le système prêt à fonctionner. On a bossé dur pour arriver à ce moment fatidique, on ne veut pas partir tant qu’on aura pas fait quelques tours du site pour valider.

on s’aperçoit qu’on a oublié un détail, on rage silencieusement (…ou pas), on modifie, on recompile, on recharge, on reteste. Pas envie d’y revenir le lundi matin et d’être confronté à d’autres problèmes qui mettraient en péril la démo. Régulièrement on se lance un « nan mais toi tu peux partir, je m’en occupe, t’inquiète ».

21h, on a fait nos tours de roues, ça fonctionne, on est fiers 🙂

alors voilà, maintenant j’en suis sûre, c’est pour ces moments-là que je bosse. Toutes les difficultés, les obstacles, les coups de gueule, les gens qui nous mettent la pression, ça ne compte plus. Quand on arrive au bout, à la phase de mise au point, on ne vit plus que pour la voiture, et on adore ça.

18 octobre 2012

dieu (tu permets que je m’adresse à toi en minuscule ?)

pour te parler franchement, je trouve que tu n’as pas été très cool avec mon enfance. Rien de grave, mais bon, aujourd’hui il faut que je t’en parle, parce que sinon, ça va continuer de me poursuivre, et j’aime pas l’idée de garder ça sur le coeur.

tu disais de laisser venir à toi les petits enfants, mais où étais-tu lorsque les grands me volaient mes lunettes dans le bus de l’école primaire et les jetaient entre eux pour ne pas que je les attrape, ce dont j’aurais été bien incapable, puisque sans lunettes je n’y voyais rien… où étais-tu lorsque en 6eme Raoul H me poussait et me faisait tomber sur les tables à la fin des cours parce que ma tête d’intello à lunettes ne lui revenait pas. Où étais-tu pendant ces nuits où je pleurais d’être différente et où je ne comprenais même plus pourquoi j’étais en vie ?

j’en entends déjà qui diront que c’est dans l’adversité qu’on devient plus fort, mais c’est faux… l’adversité rend fort lorsque tu as déjà en toi les bases d’amour et de confiance en soi, et je les ai perdues au fur et à mesure que je perdais ma vision.

je regarde la photo de classe de CE2 et je vois une petite fille souriante, les épaules redressées, elle a l’air heureuse ; je la retrouve sur la photo de CM1, on la devine repliée sur elle-même, crispée, timide. La seconde, curieux hasard, porte des lunettes.

ton fils guérissait des aveugles… 

.. entre nous, c’est juste un gros coup de communication, non ? pour impressionner les fidèles ?

non, parce que à Paris, et dans le monde, dans des cliniques, tous les jours, nous avons des médecins qui soignent les yeux et sont capables de rendre à des gens comme moi, ces précieux dixièmes. Ces chirurgiens qui changent la vie des gens, eux, ne créent pas de religion, on ne leur édifie pas d’églises pour chanter leurs louanges. Quel paradoxe, tu ne trouves pas ?

bref… si tu as voulu me mettre à l’épreuve, tu as dû être bien déçu. 

oui, ça aurait pu me rendre forte. D’autres ont connu bien pire comme enfance et en sont sortis grandis. Moi je continue de vivre sur ce fond de colère, de peur du jugement des autres, de manque de confiance, et cette immense envie d’être aimée, rassurée.

ce jeudi 18 octobre 2012, je suis allée me faire opérer de la myopie dans une clinique à Paris. Je n’en dors plus la nuit, parce que je n’arrête pas d’ouvrir les yeux pour chercher l’heure sur mon réveil, et je vois les chiffres. Le soir, je continue de me dire que c’est l’heure d’aller retirer les lentilles de contact. Je me demande combien de temps il me faudra pour m’habituer. Mais ça ne me rendra pas les moments que j’aurais pu vivre dans mon enfance si tu m’avais laissée être normale, juste normale… comme tout le monde.

sauvez l’automobile

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[ Les sites de construction en France ont-ils un avenir ?

Il va falloir faire un choix. Aujourd’hui, quand on achète un tee-shirt à 5 euros, on sait qu’il a été fabriqué en Chine. Vouloir acheter des voitures à moins de 10 000 euros et exiger qu’elles soient construites en France, ça va être compliqué.  ]

je lisais cet article il y a quelques jours : Plan social chez PSA

par ailleurs, ce qui m’a frappé récemment, c’est que dans le classement des meilleures ventes chez les constructeurs généralistes (et les seuls qui progressent) c’est Opel et VW, et sur le segment des petites voitures

bah m#rde alors, comment ils font pour progresser sur un segment aussi concurrentiel quand chez nous on est en train de se dire qu’il faut délocaliser parce que les français veulent pas payer le prix de nos voitures ?

du coup j’ai posé la question : mais ces voitures, elles sont produites où ? dans les pays émergents ?

mais non ma brave dame, VW et opel produisent en allemagne, au coût de la main d’oeuvre allemande

(la fourmi en mode candide) : … et les Allemands achètent allemand alors que c’est moins cher d’acheter étranger ? (sous-entendu : y sont fous ces Allemands)

remarquez, c’est peut-être ça la culture germanique, un peu de loyauté et de soutien patriotique

(on pourra me rétorquer que c’est pas toujours positif, c’est comme ça qu’ils se sont tous retrouvés à suivre un dictateur génocidaire, mais c’est pas mon propos du jour, donc le point godwin, tu le ressortiras sur bashfr)

moi j’ai jamais entendu dire que quelqu’un avait acheté une 508 parce qu’elle est produite à Rennes, ou une DS3 parce qu’elle est produite à Poissy

mais si on veut soutenir l’industrie française (dans son ensemble, pas seulement l’automobile), il faudra peut-être se rendre compte que pour chaque t-shirt chinois à 5 euro, y a un salarié de moins dans le textile français, donc un de plus qui se retrouve au chômage et qui appauvrit tout le reste de la population ; alors que si t’achètes un t-shirt à 45 euros, tu pourras le laver 9 fois et le re-porter quand même et y aura un salarié français qui aura gardé son travail (alors que le précédent à 5€, il ne sera même plus bon à recycler en chiffon, donc t’es obligé d’en racheter, et au bout de 9 t-shirts chinois, t’as dépensé autant et le salarié français a perdu son emploi quand même)

ok, mauvais exemple, le textile est déjà mort, mais vous pouvez peut-être encore sauver l’automobile ?

je comprends tout à fait le point de vue de nos amis qui disent qu’à tarif équivalent, la voiture française n’avait pas les mêmes options, mais si on était un peu plus patriotes on se dirait p’tet que clim auto ou clim manuelle c’est du détail et que c’est peut-être plus valorisant d’acheter français même avec des options en moins

nous avons la C3 à Aulnay, la DS3 à Poissy, C4 et 308 à Sochaux, C5 et 508 à Rennes, et sur le créneau des berlines, faut pas déconner, la différence avec les généralistes allemands (je parle pas de BMW, Mercedes et Audi qui sont pas des généralistes mais des premiums, faut quand même faire la différence) bref la différence avec les généralistes est minime, seulement que les voitures françaises trainent une réputation pas terrible, que même en s’améliorant on se traine qd même ça comme un boulet, alors que VW se targue d’une super réputation de fiabilité, et je me demande si c’est vraiment une réalité parce que moi toutes les golf que je croise, elles ont des feux en panne ou elles fument méchamment noir.

alors oué, ok, on connait tous un mec qui connait un voisin qui a parlé au concierge dont la belle soeur remariée en seconde noces à la cousine du poissonnier, a eu un jour un problème de fiabilité sur sa XM phase 1 de 1967 et que le garagiste de bab-el-ouest a pas réussi à dépanner même qu’il lui a fait payer une facture de la mort qui tue sa mère en short dans les orties ; mais m#rde est-ce que c’est une raison valable pour dire que aujourd’hui, les voitures PSA ne sont pas fiables ?

sur ce bel hymne patriotique, je vous laisse, c’est samedi de départ en w-e et je voudrais pas me retrouver sur la route derrière une vieille golf qui fume.

Marion

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Ca m’a réveillée le jeudi, vers minuit et demi.

Le frigo était plein des courses de la veille, les valises squattaient le double fond du coffre de la voiture depuis quelques heures à peine, et même le repassage était fait. Nous étions fin prêts !

Au début, ça ressemblait à des contractions nocturnes habituelles, pas douloureuses ; et puis depuis quelques semaines, j’avais pris l’habitude des insomnies ; mais ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la régularité, 12 minutes entre deux contractions successives. Vers 1h30, la périodicité était passée sous la barre des 10 minutes et je commençais à mettre en application les exercices de respiration, c’est là que j’ai réveillé mr fourmi et que j’ai commencé à rassembler les dernières affaires (téléphone, iPod, chargeurs, un livre…). Suivant scrupuleusement les conseils de l’émission des Maternelles, j’avais téléchargé une appli iPhone pour enregistrer la fréquence des contractions (on est technologique ou on ne l’est pas !)

A 2h30, la périodicité avoisinait les 7 minutes et ça commençait à être franchement désagréable, mr fourmi a appelé les voisins pour leur déposer le grand et partir à la maternité (il y avait quand même une bonne cinquantaine de kilomètres).

La mauvaise blague du jour, c’est que mr fourmi avait demandé un prêt de voiture pour se rendre chez un fournisseur,  et comme il avait fait sa demande tardivement, il avait eu la voiture-punition, un genre de fourgonnette réhaussée, rallongée, 9 places, sans autoradio, et il devait la rendre ce jour-là, nous étions donc contraints de partir avec son espèce de camion (et transvaser tous les bagages que j’avais coincés de force dans ma voiture). Notez que j’ai pas mal bougonné, mais bougonner entre deux contractions, ce n’est pas bien marrant.

Nous sommes arrivés aux urgences de la maternité de Versailles à 3h40 (je n’ai pas tout noté, mais c’est l’heure à laquelle j’ai enregistré pour la dernière fois une contraction sur l’iPod !) et je suis passée tout de suite en salle de naissance. Deux heures plus tard, malgré mon application sur les respirations, le col n’avait pas bougé d’un millimètre alors que la douleur était montée crescendo. C’est là que le Messie (mmffff, je veux dire : l’anesthésiste) est arrivé pour la péridurale.

C’est que depuis le cours de préparation et jusqu’à cet instant, j’étais tellement confiante que je me demandais à quoi bon pouvait servir une péridurale ? … ben maintenant, je le sais !

Et là, en même pas deux heures, voilà bébé prêt à arriver ! On a appelé l’obstétricien qui a hésité jusqu’au dernier
moment pour une césarienne, ce qui était quand même très frustrant après être arrivée jusque là… Finalement nous avons pris le parti d’une naissance naturelle. 

Docteur : on va laisser au papa le soin de découvrir le sexe du bébé !

Le Papa : un petit garçon !!

(stupéfaction des sage-femmes, et regard outré du médecin)
le Papa : …ah non, c’est une fille !!

Il était 8 heures et 5 minutes le matin du 25 novembre 2010, bébé Bulle, alias nano Fourmi, et désormais prénommée Marion, était née !

adieu c3 pluriel

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Le coup de foudre datait de 2006, quand on m’avait prêté une C3 Pluriel noire pour me rendre à une formation de 3 jours. Il faisait beau, j’avais trouvé amusant le concept toit ouvrant + décapotable et + si affinités. La négociation avec mr Fourmi a été complexe, nous sortions tout juste de la période « Peugeot 307 vert ouranos », surnommée avec fatalisme : l’Invendable, une voiture que la marque Peugeot avait fini par nous reprendre à condition que je me décide à être raisonnable et acheter, comme tout le monde, une voiture tristement grise. La Pluriel, c’était pour lui une nouvelle Invendable, détail qui ne me tracassait pas plus que ça, cette fois, c’était décidé : j’achetais pour la garder !

Je suis tombée d’accord avec moi-même (lui aussi, par la force des choses) pour une Pluriel Côté Sud, couleur bleu Grand Pavois, version petit moteur essence. Elle est arrivée en juin, nous avons sympathisé d’emblée et fait les 400 routes ensemble. Peu après, en août, fourmisseau nous annonçait son arrivée dans un délai de 9 mois environ. On m’a conseillé de vendre la voiture et le chat (séparément ou en commande groupée ?) En bonne tête de mule qui se respecte, j’ai défendu les deux avec acharnement, et consulté tout ce qui se faisait en articles sur « faire cohabiter un bébé avec un chat » et « faire entrer le bébé et son landeau dans une Pluriel pour les Nuls ».

Tout ce petit monde a vécu quelques années sans conflit majeur, la Pluriel a même transporté Fourmisseau, le chat et leurs accessoires sur des trajets Paris-Lorraine, et a fait ses preuves sur neige pour un voyage au ski dans les environs de Briançon début 2010 (…sans enfants cette fois !), jusqu’à LA décision fatidique : le petit frère ou la petite soeur pour Fourmisseau ! Il fallait être raisonnable (pas au point d’acheter une voiture grise, soyons clairs !) et se séparer du cabriolet. La Fourmi mit alors au point une stratégie diabolique : mettre en vente la voiture, juste pour prouver par l’exemple qu’elle était réellement Invendable. Curieusement, nous avons eu un bon nombre d’appels, la plupart juste pour se renseigner. Les plus entreprenants, j’arrivais à les décourager. Je suis allée écrire à un acheteur de Rennes que ma voiture était en très bon état « mais vous savez ce que c’est de conduire en région parisienne » ; mr Fourmi s’en est arraché les cheveux, l’acheteur a dû croire que je vendais une épave, il n’a jamais rappelé.

Début juillet, un jeune homme me demande un rendez-vous pour voir la voiture. Nous avons convenu du lundi midi. J’ai passé la matinée à tourner en rond, avec l’impression de partir à l’échafaud. En partant, je demande à mes collègues, avec une pointe de désespoir  : mais qu’est ce que je vais faire s’il veut vraiment l’acheter ? Je dois dire, j’ai pourtant tout essayé : voyez, la porte a été repeinte, l’autoradio ne se rallume pas au démarrage, et là il faut bien appuyer des deux mains sur la lunette sinon ça ne se verrouille pas bien ; rien à faire : il avait l’air ravi : « je vous l’achète ! »
……………….

Le retour à la maison a été terrible, je revoyais la première fois que je l’avais vue, la première promenade décapotée, le premier trajet avec fourmisseau, le chat qui dormait sur la capote en toile parce que c’est plus confortable qu’un toit classique… Le soir, j’ai décrété que je ne la remplacerais pas, je me contenterais de la vieille Clio dont mes parents se séparaient. Même la perspective d’une nouvelle DS3 me laissait inconsolable.

C’est que, en parallèle de ma transaction, Citroën venait d’annoncer la fin de la production de la C3 Pluriel dans son usine espagnole, et que finalement, elle s’était à écoulée à peine à plus de 100 000 exemplaires. Elle avait eu une carrière de vraie Invendable, tout ce qui me correspondait ! Le mardi, j’ai appelé le bureau des ventes pour savoir s’il restait des Pluriel. Le même jour, j’ai rappelé mon acheteur pour lui demander s’il voulait bien que je lui donne au plus vite, j’ai négocié le nouveau crédit, et signé la commande de ma nouvelle C3 Pluriel. Mr Fourmi est parti chercher une corde pour se pendre pendant que les collègues secouaient la tête avec fatalisme, les raisonnements torteux de l’esprit féminin les laissant toujours quelque peu dubitatifs.

Notez bien que j’ai été raisonnable : j’ai vendu la première !

…il ne me reste plus qu’à investir dans le manuel : « faire tenir deux enfants dans une C3 Pluriel pour les Nuls » !

Source : http://www.leblogauto.com/2010/08/adieu-c3-pluriel.html

Communauté de Plurielistes :

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