Ce mardi 3 avril au matin, j’ai rendez-vous à la maternité pour vérifier la position de fourmisseau, car au dernier rendez-vous le 20 mars, il était toujours en siège donc l’obstétricien veut programmer une césarienne pour le vendredi 6 avril s’il n’est toujours pas retourné.
Je pars donc cheveux au vent et programme de la journée en poche, essayer d’échanger notre appareil photo chez Darty car les batteries nous font des misères, prendre un dernier burger chez MacDo au centre commercial, admirer les pyjamas de bébés en me demandant toujours si ce sera un fourmisseau ou une fourmissette puisque nous n’avons pas voulu le savoir.
A mon arrivée à la maternité, on m’installe sous monitoring pendant 1/2 heure sans me laisser le temps de dire ouf, si j’avais su j’aurais essayé d’attraper mon bouquin dans mon sac à main, en plus la salle d’examens est en plein passage vers une autre salle d’examens. Je vois défiler plein de monde, ça fait passer le temps…
On me demande si j’ai des contractions, ben ça fait quelques mois que j’en ai, hein… mais comme je sais qu’on a des contractions pendant la grossesse et que c’est normal, et comme ce n’est jamais douloureux, je réponds que non. Manque de chance, il semble que le monitoring dise le contraire, il y en a donc un des deux qui ment, et la sage-femme a l’air de croire plus le monitoring, elle ne veut pas me laisser repartir. Elle a peur que fourmisseau ne veuille pas attendre le vendredi.
J’ai tout juste le temps de prévenir la famille et quelques amis que fourmisseau sera programmé pour le lendemain à 10h, avant de m’installer dans une chambre pour attendre que mr fourmi amène les valises (une chance, je venais tout juste de finir de les préparer).
Je passe ma soirée à m’acharner sur le doudou chat que je voulais tricoter d’ici vendredi, mais c’est mission impossible, tant pis, il faudra trouver un moment après la naissance !
4 avril, 6h du matin. On me réveille pour que je prenne une douche avant d’enfiler la tenue de combat pour le bloc opératoire et je suis privée de petit déjeuner. Mr fourmi arrive ensuite pour me tenir la main et on attend les brancardiers.
Une élève auxiliaire de puériculture qui souhaite assister à la césarienne nous donne des nouvelles régulièrement : « ah, vous n’êtes pas encore partie ? », mais comme ma césarienne a été programmée à la dernière minute, il faut s’intercaler dans le planning, ce n’est pas évident. Midi passe (« j’ai faim ») puis 16h (« j’ai encore faim ! ») et le brancardier arrive.
Il est temps de dire au revoir à mr fourmi, comme l’opération se passe au bloc, il n’a pas le droit d’y assister, il reste donc en haut pour réceptionner le colis lorsque je serai en salle de réveil.
Je passe un moment à trembler comme une feuille devant le bloc, avant qu’on m’y installe pour l’anesthésie. Quelqu’un doit avoir ajouté un truc dans ma perfusion, je pense que ça doit être un concentré de Bob Marley, je suis détendue… enfin, physiquement. Dans ma tête, il y a encore un certain stress, ça se voit car je raconte ma vie à tout le monde. J’arrive à ne pas broyer la main du gentil infirmier pendant l’anesthésie.
Enfin, 16h41, heure de la première incision.
J’entends le chirurgien parler à fourmisseau, ça y est, mon bébé arrive, il existe pour de vrai, et elle m’annonce « c’est un garçon ! » ; les larmes coulent, on me montre mon fourmisseau avant de l’emmener faire un brin de toilette, puis j’ai encore le droit de l’embrasser avant de partir en salle de réveil, un court instant d’émerveillement, mais si intense : je suis maman !
Il est 16h43, Romain Fourmisseau est né.