Hier matin, nous garons la voiture dans le parking souterrain de la société. Nous nous approchons de la sortie lorsque mr fourmi me dit : « oh regarde, un chat sous la voiture ! » Je m’approche, intriguée, il y a bien un tout petit chat qui miaule. Mr fourmi poursuit sa route, je reste perplexe. Comment ce chat est-il arrivé là ? Comment va t-il ressortir ? J’en suis là de mes réflexions lorsque le chaton sort de sa cachette et s’enroule autour de mes jambes. Voilà qui ne ressemble pas à un chat sauvage !
Je finis par me pencher et lui tendre la main avec prudence pour qu’il la renifle, et là, paf, il saute sur les genoux, se love dans mon manteau, avec force ronronnements.
J’arrive à mon bureau avec cette boule de poils dans les bras. Mr fourmi se liquéfie sur sa chaise, les collègues sont morts de rire. J’installe le chat dans une grande caisse et je cours lui acheter de la litière et des croquettes à l’épicerie du coin.
Je profite de ma pause pour appeler les vétérinaires du coin, la SPA, et même le commissariat, mais il semble que personne ne soit à la recherche de cette minuscule usine à ronrons. La journée avance et la question devient cruciale : qu’est-ce qu’on fait du chat ???
Entre les partisans du « Remets-le dans le parking, il retrouvera son chemin » et « Dépose-le dans les bois, les écureuils lui donneront des glands », la bataille fait rage. J’en profite pour cacher la caisse dans le coffre d’une voiture.
Le soir, mon vétérinaire m’apprend que c’est une demoiselle. Elle n’a pas plus de trois mois, pas de maladie apparente, mais plein de puces (oups). Il cherche sans succès une puce électronique, sans grand espoir a priori, car les chatons se perdent rarement tout seuls. Généralement, on les aide un peu… Pourquoi ? A cause de sa fourrure noire, encore objet de superstition ?
Devenait-elle encombrante au moment de partir en vacances à la neige ?
On ne le saura sans doute jamais !
En attendant qu’on lui trouve une famille ou une association, la bestiole est en quarantaine dans le garage. Elle a même un prénom : Dryade, nymphe protectrice de la forêt. Pour un mâle, j’avais prévu Diesel. Ca collait bien avec l’affaire du parking et le fait qu’il m’ait généreusement tartiné le jean’s avec des traces de pattes couvertes d’un noir difficilement identifiable.
Je ne sais pas ce qui pousse les gens à abandonner un animal, ou à passer au loin en fermant les yeux et les oreilles pour ne pas avoir à aider un chat abandonné. Je ne sais pas non plus ce qui me pousse à jouer les Mère Térésa de la race féline. Au boulot, philosophes, ils disent : » bah, c’est bien un truc de fille ! »