je lis rarement les tracts des syndicats qu’on nous distribue en sortant du restaurant d’entreprise, mais celui du jour est d’anthologie ; ce énième pamphlet contre la réforme des retraites s’insurge contre le sacrifice du salarié sur le billot de l’hôtel.
si mes souvenirs scolaires ne me trompent pas, autrefois, le bourreau officiait sur un billot
Billot (selon le wiktionnaire) : bloc de bois sur lequel on appuyait la tête d’une personne condamnée à la décapitation pour l’exécuter.
exemple: sacrifier sur le billot
quand c’était pour motif religieux, le bourreau se nommait plus communément « prêtre », et le billot était qualifié d’autel, mais la finalité reste la même.
Autel (toujours selon le wiktionnaire) : table, monument en bois ou en pierre à l’usage des sacrifices.
exemple : sacrifier sur l’autel
ici, on complique un peu la tâche, car le terme d’hôtel possède plusieurs significations, dont voici les plus courantes :
– Grande maison, demeure d’un riche particulier. Exemple : l’hôtel du duc de Lauzun.
– Grands édifices destinés à des établissements publics. Exemple : l’hôtel de ville.
– Établissement où l’on loue pour une courte durée, qui se compte en nuits (ou en heures) une chambre pour y vivre et surtout y dormir. Exemple : l’hôtel Terminus
on peut donc en déduire que l’expression « sacrifier sur l’hôtel » est une manière d’exprimer le sacrifice officié par une personne très riche, dans un établissement public, pour une courte durée, et moyennant une contribution financière de la part du sacrifié.
le billot de l’hôtel serait donc une manière de mettre l’accent sur le côté rituel du sacrifice et sur le fait que la seule chose qui reste à la fin, c’est la tête sur le billot, afin que le malheureux sacrifié puisse réfléchir à l’absurdité de sa temporaire mais invivable situation.
parfois je me demande quand même qui, dans l’histoire, a perdu la tête !