What happened ?

Biggest surprise, the other day I received a message from him, saying that he could have come to my job for a presentation but couldn’t finally make it.

I was happy to believe that he was disappointed not to see me, so instead I proposed a drink or a coffee in my town which is, conveniently, on his daily commute.

He replied that, with the nearly full remote work, it wasn’t on his journey anymore. That’it.

…but then, why care to send me a text in the first place ?

Look at the biggest picture

<<<Disclaimer de juillet 2021 : depuis cet article j’ai appris pas mal de choses sur les fakemeds, mais à ce moment de l’histoire, j’étais désespérée.>>>

Un « conseil du jour » qui m’a fait pas mal réfléchir.

J’aime à dire que je pratique moi-même une médecine holistique, en recueillant des avis de médecins différents, et en associant des thérapies pour essayer d’avancer : yoga, méditation, psy, kinésiologue, acupuncteur, ostéopathe, généraliste, rhumatologue, chirurgien. Avoir une vision d’ensemble, certes, mais il semble que je sois finalement la seule à y réfléchir, et ce n’est pas mon métier.

Récemment, une amie me parlait de douleurs insoutenables à la mâchoire, apparues après le cancer puis décès de son conjoint. Elle avait décidé de consulter un hypnothérapeute spécialisé dans le syndrome de stress post-traumatique, dans l’hypothèse où son corps appliquerait trop littéralement l’expression « serrer les dents ».

Serrer les dents, en avoir plein le dos : des expressions imagées qui proviendraient finalement d’une réalité, le corps qui exprime son mal-être par des signaux d’alerte. J’aimerais voir cet hypnothérapeute et pouvoir lui exprimer une demande claire. « J’ai été harcelée à mon travail, du coup j’ai mal au dos ». Ou alors : « J’ai souffert et culpabilisé d’avoir abandonné des gens que j’aimais quand j’ai démissionné ». Ou encore : « Je me sens une mauvaise mère parce que je ne sais pas aider mon fils à apprendre ». Ou pourquoi pas : « Je suis extrêmement anxieuse à cause de la covid-19 et je me sens impuissante et furieuse que personne ne porte le masque pour me protéger ». Mais la vérité, c’est que je n’en sais rien, parce que je ne perçois pas cette fameuse vision d’ensemble. Une médecin, consultée pour une ménopause trop précoce et inexplicable physiologiquement, me demandait « Et lors du harcèlement que vous avez vécu, avez-vous été attaquée dans votre féminité ? ». Ah, touché ! Mais pour l’instant, je ne sais pas quoi faire de cette interrogation/information.

La voiture était garée de travers

(Il y a toujours une voiture dans mes histoires ?)

L’histoire du jour se déroule en 2010. Fraîchement mutée pour mon travail, je fais par hasard la connaissance d’un collègue avec qui je partage le même (long) trajet matinal en train et bus. Il me prend sous son aile, m’aide pour mon installation et me présente aux gens sur le site. Je découvre qu’il a des problèmes familiaux et je le soutiens dans des moments difficiles.

Peu à peu, la relation se dégrade et devient toxique pour moi, je m’essouffle à essayer de l’aider. Il faut pourtant que je prenne soin de moi, j’attends mon 2e smarties. Je finis par appeler à l’aide : le numéro d’aide de l’entreprise pour les risques psycho-sociaux. Peu après, je pars en congé maternité. L’histoire aurait pu s’arrêter là.

Mon trajet pour aller en ville passe devant la résidence où vit ce collègue, séparé de sa famille. Je jette toujours un coup d’œil parce que la couleur de sa voiture attire le regard. Ce jour là, je remarque que la voiture est garée de travers. C’est le genre de détail qui m’agace un peu. Et le lendemain aussi. La voiture est garée de travers, et alors ? L’histoire aurait pu, encore, s’arrêter là.

Mon portable perso sonne. Au bout du fil, l’adjoint du collègue, tout désolé de me déranger en congés, m’explique que leur chef n’est pas venu depuis quelques jours, sans prévenir, l’équipe s’inquiète, et comme je vis pas loin, peut être que j’ai des nouvelles ? Je me rappelle la voiture de travers, et si c’était autre chose qu’un détail ?

Je me présente à la gendarmerie. Je me sens un peu ridicule.

– Bonjour, je voudrais parler à quelqu’un. (La voiture est garée de travers. Hmm non cette phrase est bizarre. Trouve un truc plus rationnel)

La dame ne se moque pas de moi. Elle prend note. Je repars pour faire quelques courses. Sur le trajet retour, dans la résidence, des gyrophares, des gendarmes, des pompiers. Est ce que c’est lié ? Je n’ai plus de nouvelles du travail pendant quelques temps. J’apprends bien plus tard, lorsque le collègue m’écrit, qu’il a été hospitalisé longtemps. Puis je démissionne, et je n’ai plus jamais de nouvelles. Je ne sais pas si, avec son adjoint, nous lui avons sauvé la vie.

C’est une histoire étrange dont je ne sais pas tout. Rétrospectivement, je me dis que ça décrit plutôt bien ma vie : une histoire d’empathie, et de voiture garée de travers.

My work : quick presentation

Pourquoi je travaille dans l’automobile, mon rôle, mes activités. Des idées pour ma présentation aux stagiaires de 3e.

Tout le monde connaît la voiture : en posséder, la conduire, ou quand elle nous énerve parce qu’elle ne nous a pas laissé la priorité quand on a voulu traverser. Une voiture est presque aussi répandue qu’une machine à laver. Elle doit être aussi simple, intuitive, et c’est encore mieux si elle est compatible avec mon smartphone qui a une durée de vie de 6 mois. Mais elle doit être aussi sûre qu’un avion, alors que l’avion nécessite des années de conception et des pièces disponibles plusieurs dizaines d’années. C’est un énorme paradoxe, et on comprend mieux le défi incroyable qu’on doit relever dans l’automobile.

Et il y a bien plus de défis que ça : je crois aussi que dans l’automobile, on peut contribuer à changer des choses dans la société en imaginant des voitures plus sûres, moins polluantes, et plus intelligentes. Pour relever le défi, en premier lieu, il y a le constructeur automobile. Il dessine les voitures, les produit dans ses usines, et les vend au client. Mais ce qui compose vraiment la voiture, il va le chercher chez des équipementiers. On lui fournit des systèmes comme des commandes de climatisation, des boîtes de vitesses, des moteurs électriques. Tous ces acteurs contribuent donc à imaginer ensemble la voiture de demain.

Comment nous, dans ces bureaux, nous participons à ce changement ? Notre rôle est d’aider les projets à concrétiser leurs idées. Nous travaillons avec des équipes projet. Le chef de projet est quelqu’un qui a plein d’idées. Par exemple, pour rendre la voiture plus intelligente, il se dit : quand le conducteur entre dans sa voiture, il faut que la voiture le reconnaisse et que le siège règle sa position de lui même. À partir de cette idée, l’équipe projet va imaginer un système avec une caméra qui filme le conducteur (pôle vision). Les images sont traitées par des algorithmes de machine learning qui vont déduire la taille et la corpulence (pôle ML). Nous allons écrire le logiciel embarqué permettant de bouger le siège (pôle sw display). Et bien sûr, on va informer le conducteur de ce qui se passe (pôle IHM). On travaille pour rendre la voiture plus intelligente et c’est enthousiasmant. Avouez que si on était venu nous demander de juste faire bouger un siège, ça aurait été beaucoup moins fun.

Pour arriver à déplacer ce siège, et à réaliser tous nos autres projets, mon travail au quotidien est de recueillir le besoin des projets et le formaliser dans des documents pour m’assurer qu’on a bien compris le besoin et partager les informations avec l’équipe. Nous évaluons la quantité de travail, les moyens nécessaires, et le délai. Si on rencontre un problème, on alerte notre team leader qui va nous aider à résoudre le problème ou à organiser les priorités. Mes outils de travail sont des documents texte, tableau, présentations, et un outil spécifique pour suivre les activités de l’équipe et identifier rapidement les problèmes ou les risques.

En plus de ce rôle technique et d’organisation, il y a aussi un rôle humain très important. Dans l’équipe, je suis le relais de mon team leader pour traiter les problèmes au quotidien, comprendre les besoins des personnes de l’équipe et leur motivation, et remonter les informations pertinentes au team leader et aux projets.

It’s not me, it’s them

Recently, on one usual morning at work, I got a message on the professional chat tool, from a colleague I barely knew, asking if I was fine and offering me to take a coffee together. I did not find it strange because we already talked a few times at coffee break, mostly about training programs at work.

We agreed for a coffee a few days later and it was nice, we talked about several colleagues that had resigned and I explained why I had decided to leave too.

When I came back at my desk, he started to send me smileys and pictures on the professional chat, an HR document on stress I had asked for during coffee break, along with an invitation for lunch and his personal e-mail. I started to feel a bit uncomfortable about this behavior and I started to space my answers and pretend I had too much work.

A few days later, I sent the conversation to my best friends, asking for advice, and they found that I had been way too familiar in my conversation, with personal details about my health and my professional issues.

Browsing again through the chat, I quickly identified every sign showing that the colleague was clearly not in a professional conversation, and I was horrified to discover that in a way, I had encouraged this inappropriate behavior. Needless to say, I would have understood his intentions right away if it was in a bar, or on the Internet, but the fact that it happened at work made it much less obvious.

I thought to myself: but that’s the exact type of things about myself that I had shared with other colleagues before and we became friends, there never was any ambiguity. Where was the f#cking difference this time?

Immediately, the 18 persons in my head started to shout simultaneously. The disturbed one, who always shouted the loudest, required that, first time on Monday morning, I ask my most friendly colleague at work, if he thought that I might have an ambiguous behavior toward him.

The insecure one worried that we shouldn’t bother people with such questions and that we should just stop being friendly with men.

The rational one objected that our friendly behavior had brought us the nicest and dearest friends that we ever had. If we had behaved differently, maybe they would not have become our friends. Maybe our attitude is right. Maybe that’s who we are. Maybe making friends with some people is worth it, and we shouldn’t care if sometimes it means that we have to deal with malevolent or disturbed people.

I’m responsible for my behaviour and I’m certain that my behavior is not wrong. I am not responsible for the wrong interpretation. I will pay more attention to avoid bad relations but I will not stop trying to make friends who will love me for what I really am.

like two teacups on a tea tray

YOU ARE NOT EVERYONE’S CUP OF TEA… AND THAT’S OK

The world is filled with people who, no matter what you do, no matter what you try, will simply not like you. But the world is also filled with those who will love you fiercely. The ones who love you: they are your people.

Don’t waste your finite time and heart trying to convince people who aren’t your people that you have value. They will miss it completely. They won’t buy what you are selling. Don’t try to convince them to walk your path with you because you will only waste your time and your emotional good health. You are not for them and they are not for you. You are not their cup of tea and they are not yours.

Politely wave them along and you move away as well. Seek to share your path with those who recognize and appreciate your gifts, who you are.

Be who you are. You are not everyone’s cup of tea and that is OK.

I recently came across this text and the words stuck a chord.

Obviously, the first people who came to my mind were the Witch, Perceval and their Manager. But well, I remember that it didn’t take me too much time to see that they weren’t worth my attention and that I could not change anything. It was a bit more difficult about their manager because until then, he had been a person which I trusted so it struck me very hard when I realized that it was not reciprocal. In the end, I decided to let go.

It became more complex when I started thinking how much time I had spent desperately trying to convince one person that I was not negative. My emotional health suffered a lot more in that situation, than it had because of all the toxic people I came across. The article above does not tell us what we should do when the people who love us, become the ones who do not understand us anymore and who hurt us.

Until now, I had always thought of us as two cups of tea on the same tea tray. Have I been that much mistaken about that relation ?

… now I wonder why the first analogy that comes to my mind, is the one with the two teacups. Maybe our relation existed only because we shared the same tea tray and it won’t exist anymore once I leave. Will I be able to resign to that ?

un projet pour moi

J’ai passé plusieurs semaines très difficiles à me demander si j’avais vraiment pris la bonne décision en posant ma démission. J’en étais certes convaincue, et pourtant très malheureuse. Après plus d’un mois, j’ai définitivement décidé de ne pas revenir en arrière. J’ai reçu le courrier de l’entreprise m’annonçant que je devais effectuer la totalité de mon préavis, qui se terminera le 15 janvier au soir. J’envoie cette date à mon futur travail.

… qui m’annonce qu’on doit décaler ma date d’arrivée au 1er février car les entrées ne se font que le 1er ou le 15 du mois.

La pensée de re-négocier la date de départ me fatigue déjà moralement. Des amis me suggèrent de faire un break. Et au fond, pourquoi ne pas profiter de ces 15 jours pour réaliser un projet personnel un peu fou ?

Ma première idée, c’est une semaine de tricot en Islande. Mais il semble que ce ne soit pas la période pour ça. Faire du cheval en Islande. Ou en Laponie. Hmm, pas envie d’aller seule dans un pays qu’on rêve de visiter en famille. Trouver un pays que je rêve de visiter mais qui n’attire pas du tout mr fourmi. Un pays chaud. Faire du cheval dans le désert. Faire du cheval au Maroc. Voilà. L’idée est trouvée.

Go to hell

My head is buzzing and i’m feeling so weird and disappointed. Speaking too much is not a good thing, actually. I wanted to provide the right explanation. I wanted to make people realize some things must be changed. From now on, I will keep my thoughts inside my head. I will stop talking about depression or toxic people or me desperately wishing to save the world.

Yeah, I’m leaving and I will have 50% less commuting time and I will earn something like 30% more. If that ain’t a reason enough, go to hell.

introspection

L’avantage d’avoir 18 personnes en permanence dans sa tête, c’est que l’introspection devient un travail en équipe.

#1 (sur la défensive) : je ne suis pas une personne négative. La preuve, voilà la liste de toutes les choses positives, ou que j’ai rendues positives.

#2 (gentille) : vouloir aider les autres, même si on part, c’est positif.

#3 (ironique) : haha c’est plutôt ton côté sauveur

#4 (cherche dans sa mémoire) : tu parles du triangle dramatique qu’on a vu en formation relationnelle ?

#5 (prof) : effectivement, on a vu que dans les situations de la vie, on peut être persécuteur, victime, ou sauveur. Et on passe de l’un à l’autre suivant les circonstances.

#6 (victime) : on parle de moi ?

#7 (agacée) : on a dit qu’on était pas une victime. On veut être celle qui aide les autres. On a mal vécu le fait d’avoir besoin d’aide ou d’avoir besoin d’un cocon. On a même écrit un truc là dessus.

#8 (doute) : du coup quand on a cherché de l’aide, on a mis involontairement cette personne dans le rôle de sauveur vis à vis de nous ? C’est négatif, non ?

#9 (inquiète) : en fait, oui. Merde. Qu’est ce qu’on a fait ??

#10 (rassurante) : vous déconnez, là. Il y avait vraiment un problème, on a essayé de le résoudre de façon tout à fait professionnelle.

#11 (pas rassurée du tout) : certes mais on nous a aussi aidée par amitié. Si ça se trouve, tout ce qu’on a fait, ça a créé une spirale toxique

#12 (perplexe) : bon on fait quoi du coup ?

#13 (dans l’avion) : de toute façon on va tous mourir

#14 et #15 (en chœur) : mais TG toi.

#16 (résolue) : il va falloir qu’on parle.

#17 (dépitée) : du coup on a vraiment été une personne négative. Sachant ça, c’est certain qu’on va pas pouvoir rester.

#18 (pragmatique) : au moins, maintenant, on a compris où on a merdé. Alors on prend nos responsabilités, on apprend, on s’explique, et on essaye de ne pas refaire les mêmes erreurs.

that was positive

In the last weeks, I have often been called a very negative person. It was deeply hurtful and absolutely untrue. Here’s why.

When I was offered a new job last year, I knew it was a bit too early regarding my personal life, as it meant more commuting time and not being able to bring my little one to school 2 days a week. However, it was interesting, I was undoubtedly skilled and, despite the risks, I took the job. That was positive.

My first project was considered an impossible task and the team was demotivated. Obviously, why should you work for hours if you know you have no chance to make it? I negotiated the features and the planning, I asked the team to start integrating so things became more concrete. Against all odds, we succeeded. And at that time, I worked on that project only 2 days a week. That was positive.

When some idiot project manager started questioning my work and my skills, I fought back to prove that I was competent, until I realised that it had no effect and that it put my health at risk. Leaving the project meant even more commuting time, yet I made the decision to go back to a safe place with my team. That was positive.

When we stumbled upon some big issues on a new project, I searched for every possible idea and help and solution, to keep the team motivated and finally succeed, even if we were 4 months late. That was positive.

When I had to work again with some other stupid project manager, I did my best to protect my team and finish the tasks as soon as possible, and we managed to leave the project when our work was done. That was positive.

When a headhunter called me and unintendedly made me realize that I was actually reaching the end of my resources, I agreed to an interview for a new job. And I got it. That was not a flight. That was positive.

If I keep on complaining about all the things that happened, it’s not to seek attention or pity, but a desperate search for solutions. Even if I’m leaving, problems will still be there and some other people will be at risk if nothing is done to prevent it. Whether you believe it or not, this is positive.